Étonnante multiplication des pains

Une femme, en manche courte et bracelet blanc, dont on ne voit pas la tête sert de la soupe dans un plat creux blanc

La solidarité est partout. Le président de la Miss Pop Sylvain Cuzent nous raconte un moment qu’il a récemment vécu lors d’une soupe populaire.

Ce jour-là, il manquait une personne pour préparer « la soupe de l’amitié ». « La soupe de l’amitié » à Orange, c’est l’initiative d’un petit groupe de chrétiens (catholiques, orthodoxes, évangéliques, protestants). Depuis vingt-cinq ans, du lundi au vendredi, cinq fois par semaine, ils préparent le déjeuner de midi pour des personnes qui ont besoin d’aide alimentaire.

Chaque jour, cinq bénévoles se retrouvent de bonne heure et se mettent au fourneau afin que le repas puisse être servi à midi. Cinq personnes, cinq fois par semaine de fin octobre à fin avril ! Chacun vient toutes les deux semaines. Et les denrées viennent des commerces du coin. Parfois, il faut acheter un peu de pain, mais l’essentiel est donné. Sacré engagement ! C’est possible grâce à une équipe d’une soixantaine de personnes et à de généreux donateurs.

Ce jour-là donc, j’ai préparé mon tablier de cuisine, mon couteau qui coupe bien et mon rasoir à légumes et j’ai rejoint l’équipe du jour.

L’ambiance est simple, mais conviviale dans la petite cuisine du Centre évangélique protestant, le CEP. Avec un petit café partagé au milieu de la matinée pendant que la soupe mijote sur le fourneau. À midi, tout est prêt. Les tables sont dressées. Les convives prennent place autour des tables avec les cuisiniers bénévoles. Chacun est servi à sa place. Ce jour-là, après la soupe, aiguillettes de poulet à la crème et riz puis compote maison avec les pommes un peu flétries récupérées la veille au marché. En fin de repas, les plats sont raclés jusqu’à la dernière cuillère pour garnir les boites que plusieurs convives ont apportées.

À ce moment-là arrive un petit garçon, douze ans peut-être. Il porte un sac avec des boites. Il vient chercher de quoi nourrir sa mère et ses deux petits frères. Moment de panique, il n’y a plus rien dans les plats ! Très vite, celles et ceux dont les boîtes ont été remplies proposent de partager pour que ce petit homme ne reparte pas sans rien. Extraordinaire élan de générosité de ces gens qui n’ont pas grand-chose, mais partagent pour que chacun ait un peu. Magnifique solidarité. Étonnante multiplication des pains.

Sylvain Cuzent, président de la Mission populaire évangélique de France