La théologie de la prospérité fait miroiter aux croyants des biens matériels, à contre-sens du message biblique.
La théologie de la prospérité est un grand péril pour les Églises évangéliques. Elle prive les textes de leur contexte pour vendre un Évangile axé sur la construction d’un bonheur personnel au détriment de l’accomplissement de la volonté divine. Ses prédicateurs deviennent de plus en plus riches, au détriment de gens de plus en plus
pauvres. Certains fidèles entrent dans un rapport de consommation, ils utilisent les pasteurs comme un moyen facile de recevoir une bénédiction. Les prédicateurs de l’Église de la prospérité disent : « Si tu donnes cent, tu recevras cent fois plus. »
On est dans le calcul, pas dans la générosité. Pour une guérison, un nouveau contrat, on transforme Dieu en casino toujours gagnant. Parfois, je dois enseigner à des sportifs originaires d’Afrique que rien ne les contraint, d’un point de vue spirituel,
à envoyer de l’argent au pasteur qu’ils ont connu dans leur pays. Un pasteur parfois peu scrupuleux qui lui-même leur réclame des dons. Dans les Églises évangéliques, on parle beaucoup de la dîme, il faudrait donner 10 % de ce que l’on gagne pour être un bon croyant. Mais 10 % pour un riche c’est du superflu, alors que pour un smicard, c’est du nécessaire. Il ne faut pas donner en espérant un retour sur investissement. On dit souvent de tel grand footballeur qu’il est un exemple parce
qu’il donne sa dîme, ou parce qu’il porte un bandeau « 100 % Jésus » alors que, dans sa vie de tous les jours, il n’est pas un exemple pour la jeunesse… Dieu seul sait qui sont vraiment ses enfants. On peut feinter des adversaires sur le terrain mais on ne peut pas feinter Dieu dans le secret de son cœur.
Quand Paul taquine
Dieu ne nous demande pas toujours le confort. Si Jésus avait voulu suivre sa propre volonté, il ne serait pas allé mourir sur la croix. Avec l’Évangile de la prospérité, l’homme veut se faire Dieu à la place de Dieu. Ses prédicateurs oublient que la première tentation du diable a été de dire : « Si vous mangez du fruit de l’arbre défendu, vous serez comme des dieux. » Ils transforment le « Nous avons été créés à l’image de Dieu » en un « Vous serez comme des dieux. » Imiter Dieu,c’est se mettre dans ses pas, non prendre sa place. Cette théologie confond les désirs matériels avec les besoins spirituels. Dieu nous a promis de nous donner la paix qui surpasse tout entendement, la joie, l’amour, autant de choses indépendantes des considérations matérielles. Ce n’est pas pour rien que l’apôtre Paul se moque de ceux qui pensent être dans la prospérité. Il leur dit : « Si seulement vous pouviez régner en effet, pour que nous aussi nous puissions régner avec vous ! »
(1 Corinthiens 4,6-21) Paul ne vivait pas dans la prospérité et invitait chacun au contentement. Son leitmotiv, « Je puis tout par celui qui me fortifie, Christ », des prédicateurs l’ont travesti pour en faire un but d’accomplissement alors qu’il signifie simplement que dans la disette comme dans l’abondance, le Christ est à nos côtés.
Un verset à méditer : ‘Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. ‘ 1 Timothée 6:9-10 https://my.bible.com/bible/93/1TI.6.9-10
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