Un verset qui fonde la théologie de Paul est celui qui dit : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ1. » Une telle affirmation ne devrait pas manquer d’avoir des implications dans la vie de l’Église.
C’est donc tout naturellement que nous trouvons des femmes à des postes de responsabilité dans la première Église. L’Église qui est à Rome a bien compris le message du Christ lorsqu’elle a fait de Phœbé, un ministre. Le mot qu’on traduit parfois par diaconesse, diakonos, est le même que celui qui est utilisé pour le ministère masculin. Ce n’est pas un anachronisme d’affirmer que Phoebé était une pasteure de l’Église qui est à Rome. Non seulement Paul reconnaît son ministère, mais il demande aux hommes de l’assister « dans les choses où elle aurait besoin de vous2. » Paul demande aux Romains de soutenir leur pasteure. On ne saurait dire plus explicitement ce que Paul pense du ministère féminin.
Si Paul est attaché à la place des femmes dans l’Église, pourquoi trouve-t-on dans ses épîtres des propos si sévères à leur égard ? Dans l’épître aux Corinthiens, il déclare que les femmes doivent se taire dans les assemblées3, et dans la première épître à Timothée, il ajoute : « Je ne permets pas aux femmes d’enseigner4. »
Paul était théologien, mais il était aussi pasteur et il a dû aborder des questions disciplinaires dans l’Église. Certains commentaires disent que des femmes avaient profité de la liberté qui leur était donnée pour prendre le pouvoir. D’autres disent que la position de Paul était trop en avance par rapport aux mentalités de l’époque.
Nous sommes en présence d’un principe et de concessions que l’apôtre a dû faire dans des circonstances particulières. Le drame est lorsque les concessions sont devenues la norme et que le principe a été oublié.
1 Ga 3.27-28.
2 Rm 16.2.
3 1 Co 14.34.
4 1 Tim 2.11.