Dans l’article sur la généalogie de Jésus, nous avons vu que quatre femmes s’étaient introduites par effraction dans une liste de quarante hommes. À la fin, nous trouvons une cinquième femme : Marie, la mère de Jésus. Sa présence aux côtés de Tamar, Rahab, Ruth et Bethsabée montre que c’était une femme de caractère. Il en fallait pour être la mère d’un enfant qui de sa conception à sa mort n’a cessé d’être un signe de contradiction[1].
Son histoire est connue. Alors qu’elle est fiancée à Joseph et qu’elle n’a pas connu d’homme, un ange vient la voir pour lui dire qu’elle va être enceinte, mais qu’elle n’a rien à craindre, car l’enfant qu’elle porte vient de Dieu. Devant une telle annonce, Marie pourrait s’écrouler, mais elle reste debout. Devant l’ange de Dieu, elle place l’Évangile au-dessus de sa petite personne en prononçant les paroles de la foi : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »[2]
Le oui de Marie est le prototype du oui de la foi. Voilà une jeune femme d’une quinzaine d’années, qui reçoit la visite d’un ange qui lui dit : « Tu vas être enceinte alors que tu n’es pas mariée. Tu seras jetée en pâture aux commérages de ton village et tu seras la honte de ta famille. Mais ne crains pas, car ton enfant sera le sauveur du monde. » Que répond-elle ? « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »
Comme toutes les mères, Marie n’a pas toujours compris son enfant. Quand elle a senti que les forces d’oppression s’organisaient pour se débarrasser de lui, elle a eu peur pour lui et a cherché à le ramener à la maison. Elle s’est fait rabrouer par son fils, mais elle lui est restée fidèle. Elle l’a suivit jusqu’à la croix, à la différence de la plupart des disciples qui l’ont abandonné au dernier moment. Elle traverse alors la pire épreuve que peut connaître une mère en assistant à la torture et à l’agonie de son fils. Elle rejoint le groupe des disciples pour être à leurs côtés dans l’attente de l’Esprit.
[1] Lc 2.34.
[2] Lc 1.26-38.