Les premiers chapitres de la Bible proposent deux récits de création différents. Dans le premier, Dieu crée par sa Parole le monde en six jours ; dans le second, il plante un jardin et y place Adam et Ève. Le rédacteur de la Genèse n’était pas idiot, s’il propose deux récits inconciliables, c’est parce qu’un seul n’était pas suffisant pour dire la création de Dieu. Par ces différences, il nous invite à ne pas rester attachés à la littéralité du texte pour en écouter le sens.
Dans le premier récit, Dieu crée le monde en six jours à partir d’un chaos initial qui s’appelle le Tohu-Bohu. Les trois premiers jours, Dieu met de l’ordre dans le chaos en séparant le jour et la nuit (premier jour), le ciel et la mer (deuxième jour), les océans et les continents (troisième jour). Les jours suivants, Dieu peuple ce qu’il a séparé. Il peuple le jour et la nuit avec le soleil, la lune et les étoiles (quatrième jour). Il peuple le ciel et la mer avec les oiseaux et les poissons (cinquième jour). Il peuple les continents avec les animaux terrestres et, au sommet de sa création, il crée l’humain (sixième jour). Le septième jour, Dieu se repose.
Sur la création de l’homme, le texte dit : « Dieu créa les humains à son image, il les créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa[1]. » L’affirmation que l’homme est à l’image de Dieu est le fondement de l’humanisme qui est cette idée que tout homme, quel qu’il soit, est digne de respect. Ce qui a fait dire à un commentaire que celui qui tue un humain, c’est comme s’il tuait l’humanité tout entière. Ensuite l’humain est créé homme et femme, ce qui pose la distinction sexuée au commencement de toutes choses.
Le repos de Dieu le septième jour est au fondement du repos hebdomadaire. De même que Dieu a créé le monde en six jours et qu’il s’est reposé le septième, l’humain a six jours pour faire toute son œuvre et un jour pour se reposer, profiter des fruits de son travail et réfléchir au sens de son existence[2].
[1] Gn 1.27.
[2] Ex 20.8-11.