50’s – 70’s : révolutions sociales
Par les progrès des communications et des transports, le XXe siècle est une période d’une grande richesse et d’une grande complexité. Il faut avouer également que, cette ère n’étant qu’hier, l’Histoire n’a pas encore fait tout son travail de tri inconscient ; nous manquons alors de recul pour bien évaluer la quantité énorme des ressources qui sont encore à notre disposition.
Nous pouvons néanmoins dégager plusieurs grandes périodes. La première couvre toute la première partie de siècle, lors de laquelle on ne peut véritablement remarquer de changement notoire dans les pratiques et la création de nouveaux chants. Les hymnes restent le principal matériau du chant d’assemblée. A partir des années 1950, et de plus en plus jusqu’aux années 1970, le monde occidental connait une véritable révolution sociale dans laquelle les chrétiens ont tout à fait leur droit de citée. Face aux horreurs des guerres, passées et contemporaines, la jeunesse préfère se battre pour une société meilleure, la Paix et le bonheur de vivre ensemble. Les jeunes chrétiens sont heureux de partir en mission, avec peut-être une certaine naïveté ou innocence, mais avec une sincérité indéniable. On cherche alors à chanter des cantiques aux mélodies entrainantes et faciles à retenir. On n’hésite pas parfois à reprendre textuellement la Parole pour la mettre en musique. Cette ferveur communautaire et cette spontanéité de la louange, qui mieux que la Mission Vie et Lumière, la Mission évangélique des Tziganes de France, pour nous en faire entendre quelques beaux exemples ?
En complément au premier chant de cet exemple, Nous vous annonçons la Paix / Hévenu Shalom Alechem, traditionnel israélien, nous pouvons présenter également des chants entièrement composés dans cette période de joie et de simplicité qui reprennent cette même dynamique. Par exemple Jeunes et vieux (1975) de Merla Watson, d’après Jérémie 31:13.
C’est évidemment en cette période, dès 1960, que Jeunesse en mission se crée et est très active dans l’encouragement à créer de nouveau chants et, surtout, à les diffuser par la publication. De nombreuses communautés, encore aujourd’hui, utilise un ou plusieurs des recueils « J’aime l’Eternel ».
Cette ère voit également une effervescence créatrice dans les communautés œcuméniques, telles Taizé ou la Communauté du Chemin-Neuf, qui dans lesquelles on crée, plus ou moins collectivement – et parfois même de manière tout à fait spontanée – des chants aux mélodies simples. C’est ainsi par le chant, la pratique instrumentale et la création collective que frères et sœurs en Christ s’unissent, au-delà de leurs pratiques spécifiques de la liturgie, de leurs différences dogmatiques ou de leur nationalité. Encore aujourd’hui, ces valeurs et ces passions pour la création collective rayonnent et rassemblent particulièrement la jeunesse chrétienne.