En plein confinement, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont annoncé avoir développé un vaccin efficace à 90% contre le coronavirus. Peut-on espérer une sortie de crise ?
C’est la première annonce encourageante de ce reconfinement. Lundi 9 novembre, le groupe pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont annoncé avoir mis au point un vaccin, basé sur la technique innovante dite « ARN messager », selon leurs premiers résultats de la phase 3. Sans attendre, la Commission européenne a conclu un contrat avec le duo de laboratoires pour acheter jusqu’à 300 millions de doses de leur vaccin contre la Covid-19. A peine deux jours après, la Russie confirme des résultats préliminaires très encourageants pour son vaccin le Spoutnik V avec un taux d’efficacité de 92%. L’annonce des laboratoires Pfizer et BioNTech a fait l’effet d’une bombe en Bourse.
La partie est-elle gagnée ? Les campagnes de vaccination sont-elles pour bientôt ? A l’heure actuelle, selon les dernières données de l’OMS datant du 3 novembre, il y aurait 47 « candidats vaccins » évalués dans des essais cliniques sur l’homme à travers le monde. En France, l’institut Pasteur a plusieurs vaccins en cours développement dont un plus avancé construit à partir du vaccin contre la rougeole.
Des résultats précoces
Du côté scientifique, concernant les dernières annonces, les avis sont partagés. Il y a ceux qui y croient comme John Bell, professeur de médecine à l’université d’Oxford et membre du comité scientifique conseillant le gouvernement britannique durant la crise sanitaire. Selon lui, deux ou trois vaccins contre le nouveau coronavirus pourraient être disponibles d’ici début 2021, permettant un possible retour à une vie plus normale au printemps. Et ceux qui émettent des doutent et pointent du doigt des résultats encore trop précoces. Dans un article publié le 12 novembre, la journaliste du Monde, Chloé Aeberhardt, émet des interrogations. Selon cette dernière, « le laboratoire russe a choisi de publier ses résultats intermédiaires de phase III après seulement vingt infections. Ils ont administré le vaccin ou un placebo à 16 000 volontaires, qui ont ensuite repris leur vie normale. Une fois que vingt cas d’infection au Covid ont été constatés, ils ont regardé qui, parmi ces volontaires, avaient reçu le vaccin et qui avaient reçu le placebo. C’est ainsi qu’ils ont obtenu le score de 92 % d’efficacité. C’est un résultat précoce, dans la mesure où vingt cas, c’est peu… En comparaison, Pfizer a publié ses résultats après 94 cas d’infection et publiera des résultats complémentaires à 164 cas. Ce sera intéressant, alors, de voir si le score est toujours de 90 %. »
On sait qu’il faut beaucoup de temps pour développer un vaccin. Certains parlent d’une dizaine d’années. D’un bout à l’autre du globe, les équipes de chercheurs travaillent actuellement dans des temps records.
Mais en attendant le vaccin anti-Covid, les Français s’interrogent. Un sondage publié le 12 novembre, réalisé par Odoxa pour franceinfo et Le Figaro, révèle que seuls 50 % des Français sont prêts à être vaccinés. Une grande partie d’entre eux expliquent vouloir attendre d’être sûrs de l’efficacité du vaccin. Un chiffre bien trop faible pour avoir impact sur la santé publique.