Directeur général de la Fondation Diaconesses de Reuilly, George Dugleux témoigne.
Avec le confinement, la direction générale de la Fondation a du réfléchir et agir vite. Pour limiter la propagation massive du virus, le gouvernement martelait le même message : notre pays est à l’arrêt, restez chez vous, ne travaillez plus. Or au sein de l’ensemble de nos établissements qu’il s’agisse des Ehpad, des Maison d’enfants, des centres pour réfugiés ou au sein du groupe hospitalier Croix Saint Simon, la situation était contraire. Pour faire face au coronavirus, tous nos salariés devaient être sur le pont, travailler, trouver constamment de nouvelles solutions. Rapidement, au sein de la direction, se sont posées des questions à la fois existentielles et factuelles : comment faire pour garder les enfants de nos personnels soignants ? Comment mettre en place des autorisations de circulation pour nos salariés ? Il nous fallait aussi rassurer et protéger autant que possible nos équipes et les personnes que nous accompagnons. Masques, sur-blouses, lunettes, tests pour détecter le Covid… Le manque de matériel s’est cruellement fait sentir au début. Mais la situation s’est améliorée progressivement avec un réseau de distribution par les Groupes hospitaliers de territoire (GHT). S’adaptant aux évolutions de la crise, le conseil de direction se réunit tous les jours en cellule de crise en visioconférence.
« Attentive depuis 200 ans aux fragilités de la société »
Selon les spécificités de nos établissements, des mesures ont été prises. Dorénavant nos Ehpad respectent les consignes d’isolement extrêmement strictes. Tous les repas sont pris en chambre, les livraisons sont désinfectées. L’objectif est de protéger les personnes âgées que l’on sait particulièrement vulnérables. Du côté de nos Maisons d’enfants, nous avons renforcé la présence d’éducateurs en journée. En temps normal, les jeunes se rendent en cours. Aujourd’hui, ils ne sortent plus des Maisons et ont besoin d’être accompagnés dans leurs devoirs. Heureusement, nos Maisons ont des jardins ou des parcs où ces jeunes peuvent courir, se défouler… Les centres d’accueil pour réfugiés fonctionnent mais le confinement en chambre est difficile. Pour limiter la propagation du virus, les travailleurs sociaux sont sectorisés. Au sein de nos établissements sanitaires, des unités spécifiques Covid-19 ont été créées afin d’accueillir les malades des hôpitaux voisins et ainsi limiter les déplacements des patients d’une région à une autre. Concernant l’accompagnent spirituel, les aumôniers de la Fondation restent très mobilisés. Pour ne pas prendre, ni faire courir de risque, il a été demandé en cas de visite que l’aumônier bénéficie des mêmes moyens de protection que les équipes soignantes (blouse, masques, gants).
Malgré la complexité de la situation, nous tentons de continuer notre mission chrétienne et engagée dans l’action sociale en respectant au mieux les personnes, nos salariés et nos bénéficiaires, à travers leur singularité. Par exemple, dans les maisons de retraites, les visites étant interdites, nos salariés se sont mobilisés pour que les personnes âgées se sentent moins seules. Des appels vidéos via Skype sont organisés avec les familles pour que nos aînés continuent de voir leurs petits-enfants sourire et rire. Ce travail supplémentaire constitue Fondation Diaconesses de Reuilly : mobilisation maximale !. Cette crise inédite à laquelle personne ne s’attendait nous oblige à inventer de nouvelles formes d’accompagnement. La Fondation étant attentive depuis 200 ans aux fragilités de la société, elle a la capacité de trouver des solutions face à cette maladie rare qui touche autant les malades que les soignants.
Le site internet de la Fondation : fondationdiaconesses.org