Alors que la fin du confinement prévu le 15 décembre s’approche à grand pas, la crainte d’une troisième vague commence à occuper les esprits.
En France, les rues ne sont plus vides mais le virus circule toujours. Lundi 6 décembre, les chiffres étaient toujours largement au-dessus de l’objectif des 5 000 cas fixé par le gouvernement pour lever les mesures de confinement le 15 décembre. En 24 heures, le pays a enregistré 11 022 nouveaux cas de contamination par le coronavirus, selon les données officielles publiés le dimanche 5 décembre.
Alors que les autorisations de déplacement sont toujours de rigueur, au sein des communautés scientifique et hospitalière, des voix mettent en garde vis-à-vis de l’arrivée d’une troisième vague. C’est le cas de Simon Cauchemez, épidémiologiste à l’Institut Pasteur, interviewé par le site Franceinfo. Selon ce chercheur spécialisé dans la modélisation mathématique, ce risque est possible « si nous ne réussissons pas à bien contrôler la sortie du confinement. » « Une question importante est de déterminer comment tenir jusqu’à ce que suffisamment de personnes soient vaccinées, explique-t-il. « Nous n’allons pas avoir assez de doses dès le mois de janvier pour l’ensemble de la population. Il va donc falloir continuer à mettre en œuvre des mesures pour limiter la circulation du virus pendant une partie de l’année 2021. » Même son de cloche du côté du professeur Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. « Nous sommes au début de l’hiver, une saison propice à la transmission du virus : d’ici au mois de mars, le risque de voir repartir l’épidémie est important », soulève-t-il dans les colonnes du Parisien. Avant d’ajouter : pas à toute vitesse, pas pendant les fêtes, mais environ deux semaines après, c’est-à-dire vers la mi-janvier ».
Pour l’heure, avec les annonces du futur vaccin qui devrait arriver début 2021, Emmanuel Macron veut « de l’optimisme ». Mais selon Europe 1 , l’exécutif étudie bien cette question. Début décembre, lors de la présentation de sa stratégie de vaccination, Jean Castex a pu souligner : « On prévient les flux, les interactions et les contacts pour ne pas avoir une troisième vague. » Toujours selon Europe 1, pendant un déjeuner avec Gérard Larcher, le président du Sénat, Emmanuel Macron lui a expliqué qu’une troisième vague déferlait aujourd’hui en Asie, et que l’Europe ne devrait pas être épargnée.
En effet, aujourd’hui, plusieurs pays dans le monde font face à une troisième vague. Particulièrement touchés par la pandémie, les Etats-Unis connaissent un troisième rebond cet automne. Au Japon, le 19 novembre, le nombre de malades du Covid-19 a dépassé, pour la première fois depuis le début de la crise, le seuil de 500 nouveaux cas à Tokyo. La situation se dégrade également en Iran, pays le plus touché par la pandémie au Moyen-Orient mais aussi en Corée du Sud,souvent présentée comme un modèle dans la lutte contre l’épidémie.