La célèbre station balnéaire de Charente-Maritime, Royan, abrite une communauté protestante très ancienne regroupant cinq temples. De Royan à Saujon en passant par Médis et Saint-Georges-de-Didonne.
« Tout ce qui arrive dans le monde arrive en son temps. Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir ; Un temps pour planter et un temps pour arracher les plantes … », rappelle l’Ecclésiaste. C’est ce livre poétique rempli de sagesse que Douglas Nelson, pasteur de la paroisse de Royan, va prochainement évoquer dans le cadre des rencontres autour de la Bible du Secteur Côte de Beauté-Seudre-Oléron qui se dérouleront prochainement (1). A Royan, nous sommes au cœur de la Saintonge, vieille région protestante acquise aux idées de la Réforme depuis le 16ème siècle. « Jusqu’en 1940, nous comptions autour de Royan une paroisse protestante par village à l’instar des régions de tradition catholique, telle la Vendée», observe Jean Grascoeur, président du conseil presbytéral de la paroisse. Mais aujourd’hui, à l’heure de la déchristianisation, la donne a quelque peu changé. La paroisse de Royan, organisée autour d’une seule association cultuelle depuis le début des années 2000, regroupe cinq temples : à Royan même, deux temples, le principal, rue Alsace-Lorraine, et celui de Maine-Geoffroy, le plus ancien de la région. Puis Saujon, Saint-Georges-de-Didonne et enfin Médis (2). Un temple royannais de béton vêtu, véritable symbole de l’architecture des années 50 doté d’un orgue étonnant. Ce temple est partie intégrante du Centre Protestant construit en 1956 dans le cadre de la reconstruction de la ville détruite après un bombardement en janvier 1945. « Ce Centre Protestant comprend, entre autres, le temple, des salles de réunion, une salle de spectacle et un presbytère. Non loin, se situe le cimetière protestant datant du 18ème siècle, un lieu important de notre patrimoine protestant », raconte William Barrau, ancien président du conseil presbytéral (3). Sur le parvis du temple, un pin parasol majestueux fait écho au temps du Désert.
Organisation paroissiale
« Je suis le seul pasteur mais la paroisse bénéficie de cinq prédicateurs laïcs qui m’épaulent. La région compte également un certain nombre de pasteurs retraités, nous sommes donc bien lotis », apprécie Douglas Nelson, un franco-américain né dans le Montana, arrivé à Royan en 2007 après avoir été pasteur à Vincennes-Montreuil et Saint-Quentin en Picardie. 350 familles forment la paroisse de Royan mais seules 150 d’entre elles soutiennent activement la vie de l’église. Essentiellement des familles de retraités, des personnes disposant de résidences secondaires et peu de jeunes ménages et d’enfants ou d’adolescents. Ceci expliquant cela, la catéchèse est intergénérationnelle et faite au niveau du secteur. « Nous nous retrouvons un samedi par mois entre adultes, enfants et adolescents le matin, poursuit Douglas Nelson. Après un temps commun, chaque groupe d’âge se retrouve. Nous terminons par un temps de chants et de prières. Soit, cinq à dix adultes et une petite vingtaine de jeunes. Le plus difficile étant de mobiliser les parents, nous avons, du reste, essayé tous les horaires, ils ne sont pas plus nombreux pour autant. Un problème, malheureusement, général. »
D’une façon plus générale, le culte principal a lieu chaque dimanche à 10h30 à Royan. Un culte à Saujon tous les deuxièmes samedis du mois à 17h (sauf en octobre, avril, juillet et août). A Saint-Georges-de-Didonne, culte uniquement l’été en juillet-août et à Médis, deux fois par an (octobre et avril). Le temple de Maine-Geoffroy étant, pour sa part, prêté à l’Eglise évangélique baptiste (sauf le jeudi de l’Ascension) qui y célèbre un culte le dimanche à 10h. Pour mémoire, le secteur de Saujon-Médis a mis en place un groupe de maison, soit une rencontre trimestrielle thématique conviviale chez les uns et les autres, avec Douglas Nelson. Quant aux 500 ans de la Réforme, « conférences, expositions et concerts viendront célébrer notre attachement à nos racines protestantes et manifester l’actualité de notre foi chrétienne », annonce Jean Grascoeur. Un concert de musique luthérienne autour d’une chorale oecuménique se déroulera ainsi le 19 mars 2017 au temple de Royan. A ne pas manquer !
Marie Piat
(1) Le secteur regroupe les trois paroisses de Royan, Saintonge-Océan et des Îles de Saintonge dont les trois pasteurs collaborent ensemble pour certaines activités.
(2) Eglise protestante unie de Royan (consistoire de Charente-Maritime): 17 rue Alsace-Lorraine – 17200 Royan. 05 46 38 76 89. Erroyan.free.fr
(3) « Le cimetière protestant de l’Eglise réformée de Royan. Un cimetière dans la cité » par William Barrau (Ed. Bonne Anse).