II. 4. Le puits sans fond de l’écologie profonde : colonialisme, impérialisme, gauchisme

II.4 Colonialisme, esclavagisme… Gauchisme: la maladie infantile de l’écologie profonde

Afin de stigmatiser leurs opposants et de se présenter, contre eux, en défenseurs de la liberté et des nations opprimées, les partisans de l’« écologie profonde » les accusent de défendre « une civilisation née en occident, qui s’est imposée de manière impériale et a mêlé le meilleur sur le plan culturel et sociétal et le pire : colonialisme, esclavagisme, oppression des cultures considérées comme primitives. 

On s’amusera devant ces poncifs de l’extrême-gauche tiers-mondiste des années soixante et cette critique sur un site protestant, de la « civilisation née en occident » dont le christianisme est pourtant l’un des fondements.

Ces Tartuffe feignent d’ignorer que toutes les civilisations, oui toutes, ont été esclavagistes, colonialistes, impérialistes, oppressives depuis le néolithique, commencé il y a 12 000 ans. Et si quelque chose de spectaculaire et de nouveau, propre aux civilisations européennes sous influence chrétienne est arrivé n’est-ce pas l’exigence de l’abolition universelle de l’esclavage et le respect des nations, au nom d’une « prééminence » humaine, qui place l’humanité au-dessus des animaux et d’autres « écosystèmes » auxquels on réduisait jusqu’alors certains humains ? Est-ce même un hasard si les thèses anticolonialistes, antiimpérialistes, le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ou les droits de l’homme sont nés en occident et non dans ces régions du monde ou dans ces époques où l’on pensait que les « écosystèmes » humains, animaux, végétaux et minéraux se valaient ? 

N’ont-ils donc jamais entendu parler, ces idéologues si « profonds », de l’esclavagisme, du colonialisme et de l’impérialisme à Sumer, au IVème millénaire avant J.-C. ? À Uruk ? Chez les Hittites ? Les Assyriens ? Les Scythes ?… Les Grecs cela ne leur dit rien ? Et Athènes, où se trouve plus d’esclaves que de citoyens tandis que dans toute l’Attique on compte, vers -317, 21 000 citoyens pour 400 000 esclaves ? Et l’empire romain, jamais vu, jamais rencontré, il n’aurait été ni esclavagiste, ni colonialiste, et il n’aurait pas, comme tous les autres, opprimé des populations jugées plus primitives, appelées « barbares », y compris quand il fut dirigé par un empereur « noir » comme l’empereur Septime Sévère ? 

L’Asie, ils ne connaissent pas non plus ?  Trop petite peut-être ? Car tous les royaumes et empires orientaux étaient esclavagistes, colonialistes, oppressifs… comme ces Javanais qui, cherchant la paix avec les empereurs Ming (1348-1644), parmi les offrandes, leur donnent 30 000 esclaves africains, en 1381, à Hongwu.  Ignorent-ils la distinction, dans la dynastie Tang (618-907), entre les Hans, investis par les esprits de la nature, et les autres humains, qui peuvent être mis en esclavage, colonisés ou tués au nom de cette même nature ? L’impérialisme et les marchés aux esclaves des royaumes de Kediri, Singasari, Majapahit… en Indonésie, pas vus non plus ? Plus de 2000 ans d’esclavage au Japon ? Et en Corée depuis au moins les Trois Royaumes (-57 ; 668) ? Et en Inde, où l’on trouve encore aujourd’hui 15 millions d’esclaves ? C’est Albertine disparue, le charme de Proust en moins ? L’empire ottoman serait-il issu d’une bande dessinée ? N’aurait-il pas été esclavagiste, colonialiste, impérialiste, oppressif ? Est-ce parce qu’il vend des esclaves noirs et, surtout, blancs, jusqu’en 1890, et même, encore en 1913 à Constantinople, que les idéologues gauchistes de l’écologie profonde mettent aux oubliettes terreurs et malheurs de l’Europe orientale et d’une partie de l’Europe centrale ? « L’impôt sur le sang », ou Devchirmé, qui contraignit durant trois siècles tous les villages à donner aux Turcs leurs fils ainés, à partir de 6 ans,  pour être esclaves (60%) ou soldats, et certaines de leurs femmes choisies pour aller dans les harems avant d’être exécutées quand elles devenaient « hors d’usage » ? Des blancs chrétiens, donc cela ne compte pas ?

Et l’Afrique, elle n’existe que pour condamner l’Europe chrétienne  ? Faudrait-il se taire sur la traite transsaharienne et maritime des tribus africaines par les tribus arabes et berbères à partir du VIIIème siècle, probablement entre 12 et 15 millions de morts ? Il ne faudrait pas se demander pourquoi il n’en reste aucun descendant survivant alors qu’un Président métis peut être élu aux États-Unis et quelques descendants d’esclave devenir maires, députés, sénateurs, ministres ou chefs de gouvernement dans nos terribles démocraties « occidentales » ? Au passage n’ont-ils donc jamais entendu parler de l’esclavage des dizaines de milliers de blancs par les pirates « barbaresques », de l’esclavage entre tribus arabes ou de l’impérialisme et du colonialisme des empires africains de Gao puis Songhaï, du Ghana, du Mali, des royaumes du Buganda, du Burundi, du Rwanda… ? L’Afrique n’existe donc pas avant le colonialisme européen faute de convenir à leurs contes à dormir debout ? 

Non, l’Européen qui défend la liberté n’a pas plus à se battre la coulpe de ce que ses ancêtres ont fait en matière d’esclavagisme et d’oppression que tout autre population de ce globe. Pas plus qu’il ne doit culpabiliser d’avoir eu des ancêtres anthropophages car tous nos ancêtres le furent, y compris ceux de l’« écologie profonde », pour célébrer, comme eux, les esprits de la nature et rétablir la prétendue harmonie naturelle.

Ce qui fantastique ? Que dans certains pays européens, des consciences se soient levées pour exiger l’abolition universelle de l’esclavage contre ceux qui ne voulaient pas de la « prééminence » humaine. Qu’y fut découvert le droit des nations à disposer d’elles-mêmes ; moralité inachevée car il n’est pas un continent où je ne vois des populations opprimées. 

L’ « écologie profonde » ? Expression du vieux monde qui affaiblit les démocraties représentatives occidentales et qui continue à vouloir imposer en bobos colonialistes leur modèle à toutes les nations, y compris pauvres, jusqu’à freiner leur développement et imposer cette chimérique décroissance économique et démographique. Non pas le point de vue de la liberté mais celui des ennemis de la liberté.