Introduction
En cette période d’hiver de la pensée qui entraine tant de bons esprits vers l’idolâtrie de la planète, le pasteur Robin Sautter, Roger-Paul Bory et Vincent Wahl, qui se réfèrent à un réseau appelé « Bible et Création », ont cru utile d’ajouter leur touche aux frimas. Pour défendre l’« écologie profonde », et, chemin faisant une « église verte », ils ont publié, le 4 décembre 2020, sur le Forum de Regards Protestants, un texte virulent au titre qui laisse songeur pour qui connaît les thèses de ce courant et qui a pu lire ce texte d’un simplisme rare : « Écologie : sortir du manichéisme » (voir plus bas, Annexe I). « Au vu de l’ensemble de la Bible » dont ils auraient le secret, ils y dénoncent mon « manichéisme », et, à travers moi celui des partisans du progrès, écologistes opposés à leurs thèses compris. Un manichéisme qui se serait exprimé dans un petit texte paru sur mon blog de Regards Protestants sous le titre : « les différentes écoles de l’écologie« .
Ce texte énonçait l’idée que « la vraie écologie est incarnée par le camp du progrès, seul apte à mettre l’humanité au cœur de sa pensée et à résoudre, notamment par les nouvelles technologies, les défis de la planète, pollutions comprises. » « Notamment » écrivais-je, et non pas « seulement « .
Il donnait, un aperçu rapide de certaines réponses scientifiques à quatre questions souvent soulevées par les partisans de l’« écologie profonde » : le CO2, l’énergie, la démographie et la santé. Il se référait explicitement à mes deux derniers ouvrages afin que chacun puisse discuter plus au fond de mes thèses, s’il le désirait. D’abord à « L’Homo creator face à une Planète impitoyable », qui raconte l’histoire de l’humanité durant 7 millions d’années avec les effets sacrificiels de l’animisme et de son idolâtrie de la nature. Ensuite, au livre « Le Bel Avenir de l’Humanité », qui prouve, contre les visions apocalyptiques, comme celles d’un Yuval Noah Harari ou de l’ « écologie profonde », la merveilleuse révolution des Temps contemporains née de l’explosion des nouvelles technologies et de la libération de la créativité humaine, en particulier celle des femmes, avec son mouvement vers l’abolition progressive du travail aliénant, vers la fin des maladies génétiques, virales, bactériologiques, cancers… le nouveau rapport au donné génétique et à la mort, la nouvelle productivité infinie sans déchets née des nanotechnologies, une énergie inépuisable, l’extinction de l’ « État » et de l’idolâtrie des « pouvoirs»… et même un chapitre sur le « Nom de Dieu » en hommage à l’ami Umberto Eco dont j’aime croire que, s’il avait vu ma perception proche de celle de Max Planck et la recherche de paix héritée de Leibnitz, il l’aurait apprécié. Ce dernier livre, comme le savent les lecteurs du blog, publié avec deux ouvrages inédits de Raymond Aron et Hannah Arendt, ayant conduit à relancer la collection « Liberté de l’esprit » de Raymond Aron chez Calmann-Lévy.
Répondre aux trois accusateurs ? J’y fus prié par quelques amis scandalisés par le texte de ces trois étonnants signataires qui semblent dénués même du simple respect dû à un autre humain et qui semblent avoir plus appris des procès de l’inquisition que d’une lecture pleine de tolérance et de compassion de la Bible. J’ai mis du temps à m’y résoudre. À vrai dire, en période ordinaire, je passerai mon chemin face à des gens qui m’attaquent personnellement, m’accusent en miroir, envers eux de mépris et d’« insulte », délit pénal, alors que je ne les connais pas, déforment systématiquement mes positions, dénoncent ma prétendue « idéologie », qu’ils sont bien incapables de désigner, prétendent même que je n’ai aucun souci du « social » comme s’ils en avaient le monopole. Va encore pour leurs fantasmagories gauchistes d’un effondrement prévisible d’une « civilisation occidentale » et « impérialiste » qui aurait produit, outre quelques effets positifs, colonialisme, esclavagisme, oppression et, qui, aujourd’hui, serait coupable de « brûler la planète ». Passe encore qu’ils se réclament du philosophe norvégien Arne Næss, inventeur de l’« écologie profonde », dont il dissimulent l’idolâtrie fondatrice, celle de la planète pour la vendre à une église qui devrait devenir « verte ». Mais ils nous informent que s’ils m’incriminent, c’est « au vu de l’ensemble de la Bible », dont ils auraient eu la révélation, ce qui les autoriserait à considérer pour nuls certains textes de la Genèse qui les gênent et à m’accuser de défendre « une domination despotique et même parfois tyrannique de l’humain sur la planète ». Soupçonné d’être un mécréant pour ignorer leur Bible vraie, version Arne Næss, je suis accusé de la plus dangereuse des idolâtries, celle qui croit en la « prééminence » de l’humanité. J’ignorerais que « la créature idolâtrée est bien plus souvent l’homme qui se proclame tout-puissant ». Selon eux, le « vrai humanisme » biblique ne célèbrerait pas l’humain, comme j’oserais, en hérétique, le prétendre (ainsi que l’étymologie ou l’histoire écologiquement incorrecte depuis la Renaissance), mais la vraie « créature » de Dieu, « qui peut être comprise comme la nature, Gaïa » dont l’humanité serait une partie, en « interdépendance » avec les autres sous-systèmes naturels.
Dans son Court Traité du Pouvoir Tyrannique, face à ses inquisiteurs qui l’accusaient « au vu de l’ensemble du contenu biblique », Guillaume d’Occam (1285-1347) notait déjà : « vous rejetez ceux qui veulent vous informer de la vérité, vous défigurez leurs arguments, et vous les condamnez », alors pourquoi débattre ?
Néanmoins, malgré les risques, il l’avait accepté en raison des enjeux : « je ne veux pas être ajouté au nombre de ceux qui craignent de parler librement parce qu’ils redoutent de perdre les bonnes grâces des hommes ».
Aujourd’hui, en raison de cette vague obscurantiste qui déferle sur certains pays occidentaux riches au nom de la « planète », car l’Orient a plus de sagesse, il n’est peut-être pas absurde de profiter de l’occasion pour tenter de percer un peu le brouillard idéologique diffusé par les apôtres de l’« écologie profonde » et de la « théologie de l’intendance ».
Sans nier leurs bonnes intentions, celles dont l’enfer est peuplé, force est de constater qu’ils désespèrent la jeunesse, détournent les énergies du progrès, freinent la créativité nécessaire contre la détresse, diffusent tristesse et nostalgie au lieu de la joie et de l’espérance, et cela pour diffuser un panthéisme animiste contre lequel judaïsme, christianisme et islam se sont dressés dès leurs naissance. Et contre lequel, un rationalisme, même tempéré, ne peut acquiescer.
Bien incapable de ce « vu d’ensemble de la Bible » de mes détracteurs, on me pardonnera de tenter de ramener au bon sens et, en chemin d’envisager une interprétation singulière, et sans doute critiquable, de quelques textes bibliques qui concernent les points soulevés.
Une façon d’affirmer, en sujet éthique tâtonnant et conscient des abîmes d’ignorance qui m’habitent, mais déterminé à refuser les idolâtries, un droit d’interprétation qui se passe de Maîtres de Vérité, grands et petits. J’essaierai de défendre cette idée du camp du progrès depuis la Renaissance, que l’humanité est au centre de la création, en position « prééminente », infiniment supérieure aux autres vivants, irréductible à une prétendue « interdépendance » avec végétaux et animaux, apte à devenir « temple de Dieu », à recevoir grâce et sacrements, à prier et célébrer un créateur qui l’a fait à son image. Avec le droit de créer pour dominer la nature et d’assujettir ce qui s’y trouve, le devoir d’aimer son prochain (humain), fut-il étranger, comme lui-même… et même de recevoir une bonne nouvelle en attendant une résurrection individuelle éternelle, totalement indépendante de cette planète bleue, et non verte, condamnée, elle, avec ses mottes de terre, un jour, à disparaître.
Livre: « L’homo creator face à une Planète impitoyable«
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Livre: « Le Bel Avenir de l’Humanité«
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